faut qu’j’me débarrasse
de ces preuves restées en masse
d’mon passage sur cette terre
mais les murs sont délétères

j’abats les masques
au fer me marque
ne ment qu’à ceux qui m’manqueront
et lentement j’m’enfonce où j’jette l’ancre

sans cesse perdu la face
ces fausses valeurs s’affaissent
responsable de bassesses
à force je les confesse, et l’accepte

comme l’excès d’oxygène oxyde
j’aime m’intoxiquer
et j’me gêne pas à prendre de l’Oxy
si ça tempère mes soucis

j’énerve les autres qui
génèrent sans cesse des problèmes
j’suis pas là pour ça merde

là pour rien, las de tout
un pour un, dieu pour tous
c’est l’heure d’un coup d’pouce

une bouteille de Jack, oui j’accepte
mon stade à bout d’souffle
mental ras des pâquerettes

on m’fait croire à un futur époustouflant
...mais on sait tous qu’au final j’épouse du flan

booste-moi qu’je postule pour des postes
à l’emporte-pièce
mais j’préfère prendre la porte direct
c’est clair et net

mon CDI j’peux t’le céder
Sabri quitte Sodome et s’adonne à se donner...
...la mort

condamné à terme, mais pas à tort
juste un peu tard
depuis longtemps j’suis résigné
oui j’ai signé, je reste à bord

mais au bord du gouffre
j’peux plus vraiment savoir si j’souffre
car j’en perçois plus le gout
...résigné...


on vise une vie de rêve
mais non, rien à carrer
juste une vision, une illusion
un être trop décalé

zéro mention du présent dans mon imagination
dure perception depuis ma dimension comme au ciné la 3D

vision hallucinée du tracé
droit vers la tombe je vacille sur le trajet

poison propagé
trop âgé pour mon âge
et tout ça cache une vaste fumisterie
j’respire un trou profond dans la trachée

crache le sang
sache que quand j’lâche les gens
c’est quand j’ai plus rien à donner, j'suis pas si méchant

langage trash constant, car la violence
occasionnelle s’occasionne, elle
dans ces moments cocasses de déni spirituel

on casse, on scelle, l’extase de finir la
farce originelle
de manière virtuelle, hélas

suicide en saut à l’élastique,
flingue en plastique
comme Gombrowicz, l’arrête je mastique


on parle de volonté de puissance
mais on s’empresse de m’oppresser quand je laisse parler mes pulsions

ça forme la frustration
toute forme de dissidence face à la norme
me mènerait à ma propre destruction par la force

suivre les instructions
un jour de plus
sujet ajourné jusqu’à ce que je m’écoute plus

la coupe est bue, c’est ma tournée
la cigüe est coupée, couplée à une lassitude décuplée
échouer

dans le train à rouler sur les rails, entrain déjoué
dans la rue sans ruer, sous les railleries, œillères arrimées

un remake d’hier, bières et köfte
des bouteilles, un cimetière
des compères fiers d’être éclopés

à cloper, écoper du pad Xbox comme seul acte enthousiaste
en tout cas on se force à le croire
et on prend tous d'l’âge

attendre la fin du temps imparti
qu'enfin ça soulage
résignation… en boule, boulet au pied
dans un bout d’cage